Cet article est le second d’un dossier consacré au thème de la « Smart City » dans le cadre de la conférence qui sera menée par ATECNA le 13 novembre prochain à l’EBG.

Retrouvez le premier article consacré à l’isolement des villes.

Qu’est ce que l’Économie Circulaire ?

L’économie circulaire est une économie ayant comme principale caractéristique de fonctionner « en boucle », se passant ainsi de la notion de « déchets ».

🎯 Son objectif est de produire des biens et services, tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières et des sources d’énergies non renouvelables. Elle englobe différentes notions : l’économie verte, l’économie de l’usage (dite de « fonctionnalité), l’économie de la performance, et enfin l’écologie industrielle.

Les objectifs de la feuille de route du gouvernement francais pour l’économie circulaire sont :

  • Réduire la consommation de ressources liées à la consommation française : réduire de 30% la consommation de ressources par rapport au PIB d’ici à 2030 par rapport à 2010
  • Diminuer de 50% les quantités de déchets non dangereux mis en décharge en 2025 par rapport à 2010
  • Tendre vers 100% de plastiques recyclés en 2025
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre, en économisant l’émission de 8 millions de tonnes de CO₂ supplémentaires chaque année grâce au recyclage du plastique
  • Créer 500 000 emplois supplémentaires, y compris dans des métiers nouveaux

Quels sont les enjeux de l’économie circulaire pour la ville ?

  • Améliorer la résilience

La mise en place de démarches d’économie circulaire est vouée à renforcer la résilience des villes, en limitant leur dépendance aux flux de ressources entrants. Le bouclage des flux de ressources territoriaux permet d’optimiser l’utilisation de la matière et de l’énergie au profit de l’économie locale.

  • Renforcer l’attractivité du territoire

L’économie circulaire est génératrice d’innovation territoriale, tant par le remodelage de l’organisation et de la gouvernance locale, que par la promotion de nouvelles filières et d’activités non délocalisables.

  • Créer des emplois locaux

La mutation des secteurs économiques traditionnels vers l’économie de fonctionnalité, la création de plates-formes d’écologie industrielle et l’arrivée de nouveaux acteurs économiques pérennes sont vecteurs d’emplois locaux non-délocalisables.

L’imbrication entre les secteurs du réemploi et de l’économie sociale et solidaire permet en outre de favoriser la réinsertion des personnes en situation d’exclusion.

  • Créer du lien social

Les technologies de l’information et de la communication ont révolutionné nos manières d’interagir et de consommer. Les nouvelles pratiques sociales d’entraide et de co-construction (crowdfunding, fab-labs, etc.) constituent autant d’opportunités qui doivent être saisies par les élus pour fédérer les citoyens autour des problématiques socio-environnementales du territoire.

  • Concrétiser le développement durable

L’économie circulaire constitue une approche concrète et opérationnelle aux enjeux du développement durable, centrée sur l’efficacité de l’utilisation des ressources. La mise en place de circuits courts et la promotion des filières locales engendrent des bénéfices environnementaux importants (réduction des quantités de déchets dangereux et non-dangereux, baisse des émissions de gaz à effets de serre, etc…).

Personne travaillant au café avec un ordinateur et un smartphone

Comment la ville peut-elle s’approprier l’économie circulaire ?

En France, l’un des objectifs de la transition énergétique et écologique est de réussir la transition vers une économie circulaire. Pour y parvenir, les villes doivent évoluer sur plusieurs domaines, symbolisés par « les 7 piliers de l’économie circulaire » :

1️⃣ Approvisionnement durable : s’assurer que les impacts environnementaux et sociaux sont restreints, lors du choix des ressources.

2️⃣ Eco-Conception : concevoir des produits dont les impacts environnementaux sont réduits sur le cycle de vie du produit.

3️⃣ Ecologie industrielle et territoriale : optimiser l’utilisation des ressources en mettant en synergie et en mutualisant les acteurs économiques.

4️⃣ Valorisation et Recyclage : améliorer la prévention de la gestion et du recyclage des déchets en partie en réutilisant les matières issues de déchets.

5️⃣ Allongement de la durée d’usage : favoriser la réparation et les produits durables.

6️⃣ Consommation responsable : favoriser l’achat de produits avec des impacts environnementaux et sociaux limités.

7️⃣ Economie de la responsabilité : privilégier l’usage de produits à la possession.

Vendre l’usage, pas le produit

Arrêtons-nous un instant sur ce dernier pilier : L’économie de la responsabilité.

« Vendre l’usage, pas le produit ! » Au-delà de ce slogan simplifié, l’économie de fonctionnalité est un modèle économique qui repose sur la mise en place de solutions qui associent des garanties de services et les fonctionnalités d’usage de biens matériels.

À titre d’exemple, les solutions peuvent alors consister à :

  • Apporter une offre de mobilité plus efficiente, et non vendre des véhicules 🚘
  • Apporter une ambiance lumineuse adaptée, et non vendre des ampoules 💡
  • Vendre du m³ d’air comprimé à haute efficacité énergétique, et non vendre des compresseurs 💨
  • Garantir des kilomètres sobres et surs, et non vendre des pneumatiques 🚗
  • Louer du matériel (de bricolage, jardinage …), et non acheter un produit qu’on n’utilisera que très peu. 👨🏻‍🌾

Cela demande aux villes et à ses acteurs de repenser totalement leur organisation et vision ! Exemple concernant la mobilité : faut il construire plus de routes et parkings, ou remplacer les voitures par des moyens alternatifs, collectifs et doux ?

Passage piéton

La ville doit se transformer en « Circular City »

S’il est désormais acquis que l’homme doit réduire ses émissions carbone et adopter une approche plus durable dans l’exploitation des ressources naturelles, le rôle des villes devient clé.

Amsterdam, Londres, Bruxelles et Paris misent sur l’économie circulaire pour réduire leur empreinte environnementale. Et les premiers succès sont notables. 🥇

En 2016 à Bruxelles, un premier appel à projets a vu 41 dossiers soutenus avec une très grande diversité de secteurs : logistique, bâtiment, distribution, etc…

L’édition 2017 avait pour thème les 3R, c’est-à-dire Réparer, Réutiliser, Recycler pour le monde du textile, des déchets électriques et électroménagers et des jouets. La région bruxelloise propose désormais un soutien financier allant de 30 000 à 200 000€.

Les grandes métropoles ont bien compris que l’économie circulaire va bien au-delà du seul traitement des déchets. Qu’il s’agisse de nouveaux modes d’agriculture urbaine, de production d’énergie directement au sein de la ville, ou de nouveaux modes de distribution courts. L’imagination des porteurs de projets est infinie. Ils trouvent de plus en plus dans les villes le moyen de s’exprimer, pour le bien de tous.

Selon ATECNA, de nos jours une ville doit être responsable, et donc être actrice et promoteur de l’économie Circulaire, tout en incluant et fédérant tous les acteurs de la ville, comme les entreprises et les habitants. 🌍

Sinon l’économie circulaire restera théorique et le bien être des habitants s’en verra directement impacté.