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Face à l’accélération de la transformation digitale, l’innovation technologique — notamment autour de l’intelligence artificielle (IA) — s’impose désormais comme un impératif stratégique pour la compétitivité des organisations. (écart de 3 à 5 points de productivité constatée entre les pays ayant investis dans l’IA par rapport aux pays à faible adoption – source PwC « Ai Economic Outlook 2025 ») Pourtant, force est de constater que malgré des investissements croissants, beaucoup d’initiatives d’innovation peinent à atteindre leurs promesses, tandis que d’autres savent convertir rapidement les nouvelles technologies en véritables relais de croissance.

D’où vient cette différence ? Au-delà de la pertinence des cas d’usage et des efforts d’adoption, c’est bien souvent dans l’assise technologique de l’organisation que se trouve la clé : un patrimoine IT capable ou non de soutenir l’agilité et le rythme du changement.

Les limites du SI monolithique face à l’innovation et l’IA

Malgré la pression de l’innovation, de nombreux systèmes d’information (SI) demeurent monolithiques, peu modulaires et difficilement interopérables. Historiquement, ils se sont construits par empilements successifs, suivant les évolutions de l’activité et la structuration en silos métiers. Résultat : un manque de flexibilité qui freine l’adoption des technologies émergentes et bride la valeur des données.

Deux obstacles majeurs émergent :

  • Une intégration laborieuse des nouvelles solutions (IA, cloud, API, outils de gestion data…).
  • Une donnée mal gouvernée, fragmentée ou de qualité incertaine, qui compromet la réussite des projets avancés d’IA ou de pilotage.

Le développement de nouveaux cas d’usage métier devient alors complexe, et la valorisation des POC IA souvent limitée à des environnements fermés, difficiles à industrialiser par la suite.

Les projets GenAI en entreprise présentent un taux d’échec de 95% à franchir la phase pilote ou à obtenir un impact commercial durable.

source MIT, rapport 2025

Qu’est-ce que l’Architecture Composable ?

Pour répondre à ces défis, l’architecture composable propose un nouveau paradigme de modularité et d’interopérabilité. Le SI devient une mosaïque de composants indépendants, orchestrés autour des besoins métiers et aisément adaptables uniform.dev. Cette approche fait du SI un catalyseur du changement : nouvelle brique IA ou analytique, outil métier, solution cloud, tout peut être intégré sans remettre en cause l’existant, ni démultiplier les risques.

Modularité, API ouvertes et micro-services : Les fondations de l’agilité

Le cœur de l’approche composable repose sur la décomposition du SI en briques autonomes, réutilisables et interchangeables. L’intégration se fait via des API exposées par les systèmes sources data-framework.app. En connectant ces modules par des API ouvertes et des standards partagés, on assure une interopérabilité fluide, essentielle pour intégrer rapidement de nouvelles technologies et de nouveaux cas d’usage.

L’orchestration au service des « business capabilities »

Cette architecture est pilotée dynamiquement par des outils d’automation pour répondre vite aux évolutions. Elle permet une plus grande autonomie des métiers dans le développement de leurs cas d’usage, en s’appuyant sur un SI aligné avec des capacités standardisées (relation client, facturation, logistique, etc.). Enfin, elle garantit une observabilité et une gouvernance complètes pour assurer la visibilité, la traçabilité et la conformité sur toutes les interactions.

Maturité Data : Le socle indispensable d’une architecture performante

Une architecture composable n’a d’impact qu’appuyée par une stratégie de data management solide. Chaque composant modulaire ne délivre sa pleine valeur que s’il s’appuie sur des données fiables, accessibles et cohérentes. Cette interdépendance est au cœur de la transformation digitale.

Selon Gartner, les organisations qui mesurent l’impact de la gouvernance data observent en moyenne +30 % de gains sur leurs objectifs de transformation data et d’amélioration opérationnelle

Gartner – “KPI pour la gouvernance de la valeur : mesurer l’impact réel de vos initiatives data”

Vers une architecture data évolutive et alignée aux métiers

L’architecture data doit être pensée pour accompagner la diversité des sources, leur volumétrie croissante et leurs usages variés (temps réel, batch, analytique avancée, IA). Cela implique de savoir gérer les données « froides » (stockage long terme) et « chaudes » (flux temps réel) via des solutions adaptées comme les Data Lakes ou Data Mesh. La donnée, tout comme les applications, doit être découpée en domaines cohérents et rendue accessible via des API pour être consommée sans friction par les différents composants du SI.

Mettre en place une gouvernance des données claire et pragmatique

Une stratégie data efficace impose une gouvernance rigoureuse pour garantir la qualité, la sécurité et la conformité des données. Ses axes clés sont une vision alignée sur les besoins business, des rôles et responsabilités bien définis, des indicateurs de qualité mesurables et une sécurité renforcée (gestion des droits, respect du RGPD). Disposer d’une donnée ouverte, qualitative et bien gouvernée est le facteur clé pour transformer les POC d’innovation en projets à grande échelle.

Les entreprises disposant d’une plateforme data mature connaissent une croissance des revenus supérieure de 2,8 fois à celles sans gouvernance data structurée. 

Source PwC « Ai Economic Outlook 2025 »

Comment réussir votre passage à une architecture composable ?

L’adoption d’une architecture composable est une démarche progressive qui repose sur des actions ciblées et une vision claire.

Les 3 leviers de succès : de la valeur métier au passage à l’échelle

Pour réussir votre projet, trois leviers sont essentiels :

  1. Fonder les cas d’usage sur la valeur métier, via l’exploration et la co‑construction.
  2. Valider l’impact par l’expérimentation concrète (POC, pilotes).
  3. Assurer le passage à l’échelle, grâce à un SI agile et une donnée maîtrisée.

Notre plan d’action pour moderniser votre écosystème IT

Lorsque l’écosystème actuel est encore rigide, l’important est de poser un plan d’action concret :

  • Cartographier systèmes, applications et flux pour cibler les points de rigidité.
  • Évaluer la qualité des données et la maturité du SI sur leur exploitation.
  • Prioriser les chantiers de modularisation (API, microservices, composants).
  • Initier une gouvernance data, même partielle, sur les données stratégiques.
  • Privilégier une architecture best-of-breed et des standards ouverts pour éviter le verrouillage technologique.

Conclusion : L’Architecture Composable, un investissement stratégique pour l’avenir

L’architecture composable n’est pas une tendance, mais un changement structurel qui permet de transformer les promesses de l’innovation — et notamment celles de l’IA — en création de valeur réelle. Là où les anciens modèles freinent la valorisation des données et l’intégration de l’IA, l’approche composable apporte souplesse, évolutivité et robustesse.

Dans un contexte où l’innovation devient exponentielle, renforcer l’alliance entre architecture agile et stratégie data, c’est garantir à l’organisation un capital technologique apte à soutenir non seulement les POC d’aujourd’hui, mais aussi le développement futur de solutions intelligentes.