Avec la présentation de son nouveau langage visuel Liquid Glass lors de la WWDC 2025, Apple propose une rupture graphique majeure qui touche l’ensemble de ses systèmes d’exploitation (iOS 26, iPadOS 26, macOS, Tahoe 26, watchOS 26, tvOS 26). Ce design à la fois immersif, fluide et adaptatif incarne une esthétique nouvelle, plus dynamique, inspirée de visionOS.

Mais au-delà de l’effet “wahou”, les directions des systèmes d’information (DSI), les responsables design et les développeurs front doivent se poser une question essentielle :

Ces nouveautés sont-elles compatibles avec les réglementations d’accessibilité numérique qui sont entrées en vigueur fin juin 2025 en France et en Europe ?

Liquid Glass : promesse d’une interface contextuelle et unifiée

Apple la présente comme sa “mise à jour visuelle la plus importante depuis 2013” et la sortie d’iOS 7. Le design Liquid Glass mise sur des effets de transparence, de flou dynamique et d’animation subtile pour créer des interfaces plus sensorielles et adaptatives. On les retrouve désormais dans les menus, widgets et fenêtres. L’intégration de ces surfaces permet des éléments d’interface qui réagissent au contenu en arrière-plan, donnant une impression de profondeur et de réactivité contextuelle. Ce système est disponible via les nouveaux outils de conception et composants offerts aux développeurs.

Un design qui interroge sur le plan de l’accessibilité

Si Liquid Glass séduit esthétiquement, de premiers retours depuis les versions bêta soulèvent des interrogations concrètes sur l’accessibilité :

  • Contraste insuffisant, notamment pour les textes sur fond flouté
  • Lisibilité réduite, créant un inconfort visuel pour les personnes malvoyantes
  • Perte de repères visuels, nuisible à la compréhension de la structure de l’interface
  • Risque de surcharge cognitive, notamment pour les personnes vivant avec des troubles neurologiques ou cognitifs

En outre, ce nouveau design est gourmand en ressources graphiques. Les appareils plus anciens ou limités en puissance pourraient ne pas bénéficier de la même expérience, créant une forme d’exclusion numérique. À cela s’ajoute une question d’efficience énergétique : les effets visuels complexes consomment davantage de batterie, ce qui interroge sur le plan de la sobriété numérique.

Le cadre légal : obligation de conformité à partir du 28 juin 2025

La directive européenne European Accessibility Act (EAA) entre en vigueur le 28 juin 2025, et impose l’accessibilité des services numériques à destination du grand public. En France, cette directive est transposée dans le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité), applicable à partir du 29 juin 2025 aux services web, apps mobiles, plateformes e-commerce, etc.

Les entreprises ETI, PME et grands groupes proposant des services numériques doivent donc démontrer la conformité de leurs interfaces aux critères WCAG 2.1 niveau AA (ou EN 301 549). Le recours à Liquid Glass impose donc d’autant plus de rigueur dans l’utilisation des patterns visuels.

Recommandations concrètes pour les acteurs du numérique

  • DSI et responsables produit : intégrer l’accessibilité dès la définition du besoin.
  • Designers : penser accessibilité comme un axe de créativité, en testant les contrastes, en évitant la surcharge visuelle, et en préservant la hiérarchie des contenus.
  • Développeurs : maîtriser les balises HTML qui permettent d’intégrer nativement dans votre code les bonnes pratiques d’accessibilité.

Apple redessine les contours de ses interfaces avec une proposition visuelle ambitieuse et immersive. Mais la beauté ne peut être un frein à l’inclusion. Les entreprises doivent s’assurer que l’adoption de Liquid Glass s’accompagne de véritables efforts d’accessibilité. Le pari d’Apple ne sera gagnant que si l’inclusion est pensée dès la conception.

Loin d’être un frein à l’innovation, la réglementation A11Y impose un cadre stimulant pour créer des interfaces plus justes, adaptables et inclusives. La période de transition s’achève : depuis le 28 juin 2025, l’accessibilité n’est plus une option, mais une exigence légale, éthique et inclusive.

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